Laurence Finet
Par-delà l’Everest
Dans cette installation participative de réalité mélangée, le participant interagit entre monde virtuel et monde réel.
Grâce à des algorithmes et à une projection vidéo, le participant est modélisé : soit il reste humain, soit il devient cyborg. Dans un amas installé dans la salle, il choisit une pierre. Son alter ego virtuel chemine vers une montagne où il pose sa pierre. Du côté physique, la pierre est déposée le long du mur. La montagne s’affaisse et laisse entrevoir un chemin. Un impact naît de la collaboration entre humains, intelligence artificielle (IA) et nature. L’empreinte virtuelle du participant est conservée, le « jeu » ne se termine jamais. La montagne virtuelle des défis décroît, tandis que la montagne physique des solutions grandit.
Cette œuvre est influencée par les avancées en IA et en art numérique qui ont rendu possibles des œuvres telles que Eight de Michel van der Aa, où le participant interagit avec le virtuel, mais aussi par la philosophie du Contrat naturel de Michel Serres et la puissance de l’action individuelle démontrée par Greta Thunberg.
Dans un contexte auquel nos institutions politiques ne sont plus adaptées, le projet incite à une prise de conscience. Face aux défis écologiques qui touchent l’ensemble de notre planète, quoi faire ? Les outils à notre disposition en cette ère numérique nous permettent d’amplifier notre voix comme jamais auparavant. Le projet vise à remettre en question notre rôle en tant que citoyen, que nous soyons humains ou IA.
Car si les êtres cyborgs n’ont pas encore de conscience, les humains, eux, ignorent-ils la leur ?
Laurence Finet (Mons, Belgique, 1976) a reçu son diplôme en beaux-arts de l’École d’Art d’Ottawa en 2018. En 2014, elle décide de se concentrer sur le développement de sa pratique artistique. Elle participe à diverses expositions individuelles et collectives. Son travail est reconnu par plusieurs prix d’excellence et la Ville d’Ottawa en a récemment fait acquisition. Elle habite et travaille actuellement à Chelsea, au Québec. Elle est représentée par la galerie Studio Sixty Six à Ottawa, en Ontario. Ses œuvres partent d’une idée. Elles attisent les émotions du regardeur, l’invitent à entreprendre une démarche intellectuelle et à s’interroger sur la question explorée.