Sabine Lecorre-Moore
Mémoire de ville
Mémoire de ville parle de l’histoire d’une cité, en juxtaposant deux éléments à priori distincts. Le premier se compose de façades d’anciens bâtiments éparpillés dans les vieux quartiers. Le deuxième se trouve dans la mémoire des citoyens ainés. Les deux sont dépositaires de notre histoire, témoins du renouvellement urbain résultant de la démolition architecturale du passé. Comment capturer ce double regard avant de perdre notre mémoire collective ?
Le projet Mémoire de ville est une collection de portraits numériques. Ces images statiques se transforment en vidéo à l’approche du spectateur. Chaque portrait se compose de deux vidéos jumelées. D’un côté, on découvre, en accéléré (time lapse), le passage de la lumière du temps sur la façade d’un immeuble. De l’autre côté, on trouve l’entrevue d’un(e) citoyen(ne) nous racontant une histoire en lien avec le bâtiment. Ces vidéos sont facilement accessibles grâce à la diversité des espaces de visionnement, par exemple, dans une galerie d’art publique, sur un écran publicitaire, sur le mur d’un immeuble ou sur nos téléphones intelligents. La ville devient alors une galerie d’art.
Sans aucun doute, une ville doit transformer son architecture pour servir ses citoyens. En même temps, dépossédons-nous une cité de sa personnalité en effaçant ainsi son passé ? Quand on regarde une ville comme Miami, qui a sauvegardé ses immeubles art déco, on voit une ville ayant une forte identité. Mémoire de ville nous amène à contempler, et à éveiller la curiosité à la richesse de notre patrimoine architectural urbain.
Sabine Lecorre-Moore naît le 23 mars 1970 à Montréal. Un an plus tard, ses parents retournent vivre en France. Tout au long de ses études en France, ses professeurs pressentent en elle une carrière d’artiste. Elle fait son lycée à Annecy pour suivre des cours d’arts plastiques. Puis en 1990, elle décroche un diplôme de l’École Supérieure de peinture Van Der Kelen-Logelain, à Bruxelles. En 1991, Sabine s’installe à Calgary. Pendant près de deux décennies, elle réalise de nombreux projets d’art décoratif publics et privés. Depuis la mort de sa mère en 2009, elle se consacre entièrement à sa carrière d’artiste professionnelle.